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Subvention de l’ACRP pour les conservateurs-restaurateurs émergents octroyée à Marika Kesler

Marika rend compte de sa participation au congrès de l’année 2019 sur la conservation des textiles de l’Amérique du Nord, qui a eu lieu à Ottawa.

J’aimerais vous dire sincèrement merci pour l’aide financière que j’ai reçue grâce à la subvention de l’ACRP pour les conservateurs-restaurateurs émergents afin d’assister au congrès de l’année 2019 sur la conservation des textiles de l’Amérique du Nord (ou la « North American Textile Conservation Conference – NATCC ») qui s’est déroulé en septembre. En tant que professionnelle émergente ayant une spécialisation en conservation et en restauration du textile, le fait d’assister à ce congrès réunissant des spécialistes représentait une occasion unique d’approfondir mes connaissances théoriques et pratiques en même temps qu’une occasion de réseautage avec mes pairs de l’Amérique du Nord. Le thème de la NATCC de cette année, « Lessons Learned – Textile Conservation – Then and Now » (ou « Leçons retenues – Conservation et restauration de textiles – D’hier à aujourd’hui ») a été repris dans les communications sur le travail concerté de la communauté des professionnels, qui ont présenté une analyse des traitements antérieurs et un historique des pratiques.

C’était la première année que j’assistais à ce congrès. Parmi les congrès (ou colloques) auxquels j’ai pu assister, c’était le mieux organisé. Je félicite les organisateurs, les hôtes et l’ensemble du groupe pour avoir tenu un événement captivant et vraiment génial. Les conférenciers ont parlé franchement et ouvertement des obstacles auxquels ils ont été confrontés dans leur travail, une ouverture qui m’a semblé être une invitation à prendre part aux discussions et à les poursuivre. Dans les différentes sessions, le thème récurrent des conférences était les difficultés de réalisation de projets à long terme, ainsi que les objets conservés dans les collections des musées, assez longtemps pour avoir subi plusieurs traitements. En retraçant l’historique des pratiques, les conférenciers ont offert un intéressant survol non pas uniquement des traitements de restauration mais également des efforts concertés pour la préservation, qui sont sans doute antérieurs à ceux de la conservation et à la restauration (surtout en conservation et en restauration de textiles) en tant que profession.

La dernière session de conférences était particulièrement intéressante à mes yeux, à titre de professionnelle émergente. Elle portait sur un sujet qui, selon moi, n’est pas souvent abordé : les questions pratiques et les enjeux de la pratique privée. Puisqu’il s’agissait pour moi de ma première expérience en tant que travailleuse autonome, ces exposés ont eu des effets concrets, directs et très positifs sur ma pratique professionnelle. Deux conférenciers ont traité du pragmatisme : l’un s’était récemment établi dans un studio et l’autre avait trente ans de pratique; leurs exposés étaient éclairants et stimulants. La dernière conférencière, Alison Lister, a fait remarquer que la majorité des étudiants ayant obtenu leur diplôme dernièrement sont maintenant des travailleurs autonomes ou travaillent dans le secteur privé; elle proposait donc que les programmes d’études en conservation et en restauration tiennent compte de cette majorité, pour constituer une main-d’œuvre qui soit compétente dans son domaine, la conservation et la restauration, de même que dans l’exercice de sa profession en entreprise.

À mon retour à Vancouver, où j’avais obtenu un contrat pour travailler au Museum of Anthropology (« Musée d’anthropologie »), j’ai eu l’idée de rendre compte de mon expérience à la NATCC lors de ma première participation aux réunions du « Pacific Conservation Group », à Victoria, le 15 novembre. C’était la première fois que je faisais une présentation dans le cadre d’un forum professionnel et je n’aurais pas pu me lancer dans cette voie si je n’avais pas eu l’occasion de participer au congrès sur la conservation des textiles de l’Amérique du Nord.

Recevoir la subvention de l’ACRP pour les conservateurs-restaurateurs émergents a eu un effet d’entraînement sur ma carrière, me stimulant à établir des liens avec des professionnels de ma localité et me permettant d’acquérir de l’expérience en conservation et en restauration à mon retour en Amérique du Nord, après une formation au Royaume-Uni. Je vous en suis très reconnaissante.

Marika Kesler