Trouver un restaurateur

50e anniversaire de l'ACRP

Célébrons 50 ans d'accréditation professionnelle au Canada!

L'année 2021 a marqué le 50e anniversaire de l'institution de l'ACRP - l'organisme canadien indépendant d'accréditation des professionnels de la conservation. Au cours des 50 dernières années, l' ACRP a travaillé sans relâche pour s'assurer que le patrimoine culturel du Canada est préservé selon les normes les plus élevées, en facilitant et en promouvant l'accréditation professionnelle dans le domaine de la conservation.

Le membre fondateur, Ian Hodkinson, revient sur les débuts de l'association dans l'adresse suivante :

"En 2019, Kasey Lee m’a approché pour me demander si je songerais à mettre sur papier des souvenirs des discussions entourant l’établissement de l’ACRP en 1971. En tant qu’unique survivant du groupe fondateur, je reconnais l’obligation d’écrire ce dont je me souviens. Avant de commencer, je dois dire que les souvenirs se basent en partie sur le contenu de fichiers existants, mais également sur le souvenir de différents événements et mes perceptions des interactions humaines qui ont eu lieu il y a 50 ans. Il est donc très possible qu’ils soient colorés d’une compréhension subséquente et du passage du temps.

Avant de se lancer dans les détails de la formation de l’ACRP, il est nécessaire de présenter un peu de contexte pour expliquer comment j’en suis venu à participer à la création de cette association après une si courte période au Canada. Tout cela a commencé peu après mon arrivée en 1969. Je suis arrivé à l’Université Queen’s après une carrière de 10 ans en conservation-restauration auprès de National Trust for Scotland. J’épargnerai aux lecteurs les raisons que j’avais de quitter l’Écosse et d’immigrer au Canada, mais je crois qu’elles étaient valables et, finalement, raisonnablement fructueuses. Ma première responsabilité à l’Université Queen’s était d’établir un studio d’art et un laboratoire de restauration où j’enseignerais à des étudiants en art et en histoire de l’art tant des techniques artistiques historiques que la théorie de la conservation-restauration. Je devais aussi fournir des services de restauration au Agnes Etherington Art Centre et j’avais l’autorisation de diriger une pratique de conservation-restauration privée.

Pour faciliter ces objectifs après mon arrivée à l’Université Queen’s, je suis immédiatement entré en contact avec des installations de restauration en Ontario et je les ai visitées. Au Musée royal de l’Ontario, j’ai rencontré la restauratrice Elizabeth Phillimore et Bernard Leech, un scientifique chargé du service de restauration au Musée. Au Musée des beaux-arts de l’Ontario à Toronto, j’ai rencontré le restaurateur de tableaux Eduard Zuwkoski. À Ottawa, j’ai visité le Musée des beaux-arts du Canada, où j’ai été chaleureusement accueilli par Mervyn Ruggles, le restaurateur en chef. Durant cette visite très fructueuse, nous avons parcouru le Laboratoire de restauration et de conservation (LRC) et discuté des aspects de divers projets de restauration en cours ainsi que de méthodes et de matériaux de restauration. C’est à cette époque que j’ai davantage pris conscience des activités du Laboratoire national de restauration et de recherche (LNRR) qui avaient ses locaux juste à côté du LRC. Je n’ai toutefois pas rencontré Nathan Stolow, le directeur scientifique, à ce moment. Il devait être évident que je comprenais suffisamment la théorie et la pratique de restauration, car peu de temps après, au début des années 1970, Mervyn Ruggles m’a invité à une réunion à Ottawa pour discuter de la création d’une association de conservateurs-restaurateurs. Il n’existait pas de groupe canadien de l’IIC (Institut international pour la conservation des objets d’art et d’histoire) alors, à l’époque, les restaurateurs du Canada se joignaient au groupe américain. J’ai cru que le but de la réunion proposée serait de discuter de la création d’un groupe canadien de l’IIC, mais ce n’était pas le cas.

Parmi les participants à la réunion, on comptait les restaurateurs Roger Roche d’Archives nationales du Canada, Richard Renshaw-Beauchamp de Lieux historiques nationaux du Canada, Elizabeth Phillimore du Musée royal de l’Ontario et moi-même de l’Université Queen’s. Mervyn Ruggles était l’instigateur du projet, appuyé par Roger Roche. À ma grande surprise, la réunion avait pour but de discuter de la possibilité de former une organisation professionnelle avec droit d’adhésion pour les restaurateurs ayant cumulé un certain nombre d’heures de formation et acquis un solide niveau de compréhension et d’expertise de la profession. On pensait que même si un groupe canadien de l’IIC serait un développement utile et nécessaire dans le domaine puisque l’adhésion à l’IIC était ouverte à toute personne souhaitant favoriser la restauration, cela ne pourrait fonctionner comme une véritable association professionnelle.

L’élan de cette approche reposait sur le fait qu’il y a des gens au Canada qui acceptent des mandats privés de restauration sans avoir l’expérience et la compréhension du travail, ruinant ainsi très souvent des œuvres d’art. Cet aspect a touché une corde sensible chez moi. Premièrement, quand je vivais au R.-U., j’avais toujours trouvé désolant que ce genre d’association professionnelle n’existe pas. Deuxièmement, un de mes premiers emplois pour le Agnes Etherington Art Centre à l’Université Queen’s était d’examiner une peinture européenne à l’huile sur toile remontant au 17e siècle, laquelle avait été envoyée à un « restaurateur » à Ottawa pour être traitée. Lorsqu’elle est revenue, elle était en pire condition et aucune explication ou documentation n’a été fournie et les réponses aux questions étaient très évasives. Troisièmement, j’étais en train de concevoir un curriculum pour un programme d’éducation et de formation qui finirait par devenir le programme de maîtrise en conservation-restauration de l’Université Queen’s. Le concept d’une association professionnelle au Canada était vraiment très intéressant.

Il était clair que tous les participants de la réunion avaient les mêmes préoccupations à propos des dommages faits aux œuvres historiques et artistiques par l’incompétence de soi-disant restaurateurs. Un vaste débat informel s’est ensuivi et nous avons convenu de commencer le processus de création d’une association professionnelle. Tous étaient d’accord pour réfléchir aux possibilités et aux problèmes, puis d’arriver avec des idées aux prochaines réunions. Dans ce temps-là, les ordinateurs personnels, les courriels et Internet étaient encore bien loin dans l’avenir, et même la téléconférence était à ses premiers souffles, encombrante et coûteuse. Des réunions en personne étaient requises pour qu’une décision soit prise pour tenir les futures réunions à Kingston, soit presque à mi-chemin entre Ottawa et Toronto.

Pendant les deux réunions suivantes, de nombreux aspects d’une telle association ont été discutés. Nous avons obtenu et étudié des échantillons de constitutions et de règlements d’autres associations professionnelles. Nous avons rédigé des règlements, des catégories d’adhésion, des exigences de qualification pour l’adhésion. Nous avons proposé des comités d’examen, etc. en vue de convoquer une assemblée générale de membres potentiels à Ottawa. La question du bilinguisme a été abordée et Roger Roche, seul membre du groupe à être entièrement bilingue, a conseillé de poursuivre en anglais. Il fournirait des traductions françaises au besoin. On a décidé de tenir une assemblée générale à Ottawa avec les invités qui, selon les membres du groupe, passeraient l’étude minutieuse d’un comité d’examen1.

Lors de la réunion, qui a eu lieu à Archives nationales du Canada à Ottawa, après le mot de bienvenue de Roger Roche et une présentation de Mervyn Ruggles sur les visées et les objectifs, on a demandé l’opinion des personnes présentes, ce qui a donné lieu à une discussion animée. On a voté à l’unanimité pour décider de la création d’une association, puis on a demandé le dépôt de candidatures pour des représentants qui ont été élus par scrutin. Les bulletins de vote ont abouti à l’élection de Marvyn Ruggles à titre de président, de Roger Roche à titre de vice-président, d’Elizabeth Phillimore à titre de secrétaire, de Richard Renshaw-Beauchamp à titre de trésorier et d’Ian Hodkinson à titre de membre actif. Ce groupe portait le nom de comité exécutif. Nathan Stolow a été élu à titre de président honoraire, un poste considéré comme étant purement symbolique.

Suite à cette réunion fructueuse, une demande de lettres patentes pour l’Association canadienne des restaurateurs d’art professionnels (ACRAP) a été déposée au ministère de la Consommation et des Affaires commerciales le 5 février 1971. Les premiers administrateurs étaient les représentants élus lors de l’assemblée générale. La demande a été acceptée et l’ACRAP est née, puis a reçu sa charte le 12 février 1971.

L’ACRAP? Et non l’ACRP? Au cours de la première réunion, on a discuté du nom de l’association et on a voté, ce qui a mené au nom d’Association canadienne des restaurateurs d’art professionnels (ACRAP). Comme on peut imaginer, il y avait une volonté d’inclure d’autres spécialisations dans le nom, notamment l’archéologie. De nombreuses options ont été considérées, y compris la formulation passe-partout « œuvres historiques et artistiques » qui est utilisée par d’autres organisations de restauration, mais jamais incluse dans les acronymes. Personnellement, je comprends le mot « art » comme étant vastement défini ainsi : « manifestations de l’activité humaine comptant l’imagination, la créativité et des compétences techniques ». En fin de compte, le besoin de changer le nom a été plutôt surprenant. À la fin de 1972, on a reçu une lettre des avocats représentant l’Association des compositeurs, auteurs et éditeurs du Canada (la CAPAC était une organisation formée en 1925), demandant que notre association cesse d’utiliser l’acronyme CAPAC (en anglais)3. Une autre ronde de discussions a finalement mené à l’élimination du mot ART du nom, donc à l’acronyme CAPC (en anglais).

Dès le début, on était préoccupé par les domaines de spécialisation, car il y en a plusieurs. Il était clair que l’idée de départ était d’inclure seulement les spécialistes de la restauration et de la conservation, mais l’argument que la recherche scientifique constitue une partie intégrante du développement de la conservation a prévalu, donc une catégorie Scientifique en conservation a été incluse. Ensuite, nous avons établi les exigences d’adhésion. Puisqu’il n’y avait pas de qualifications professionnelles de définies, comme celles des ingénieurs, des architectes ou des professionnels de la santé, il était clair qu’un comité d’examen serait nécessaire. Mais qui procéderait à l’examen des premiers membres? Il s’agissait de la classique situation de l'œuf et de la poule.

Pendant l’assemblée générale, j’ai proposé que, puisque le groupe actuel représentait la plupart des principaux restaurateurs au Canada et que ces personnes avaient été élues au comité exécutif, il semblait logique que ce comité constitue le premier comité d’examen. Une contre-proposition a été faite par Eduard Zukowski que toute la compagnie actuelle soit d’emblée acceptée comme membres fondateurs et elle a été secondée par Ursus Dix du Musée des beaux-arts du Canada. Puisque toutes les personnes présentes avaient été invitées selon la croyance que les autres membres du comité exécutif pensaient qu’elles passeraient l’examen, j’ai retiré ma proposition et celle de M. Zukowski a été adoptée à l’unanimité. Ainsi, toutes les personnes présentes à la réunion ont, en effet, bénéficié d’une clause d’antériorité en tant que membres fondateurs véritables.

L’existence de la nouvelle association canadienne a été présentée à la communauté de restauration nord-américaine à l’assemblée générale du groupe américain de l’IIC au Oberlin College, en Ohio, en juin 1971, lors d’une réunion extraordinaire organisée par les membres canadiens. Beaucoup d’opposition a été présentée pendant la réunion par la clique scientifique dirigée par Nathan Stolow et Bernard Leech, débattant que ce dont le Canada avait besoin était un groupe canadien de l’IIC. Personne n’était en désaccord, mais les autres restaurateurs canadiens présents s’entendaient tous pour dire qu’il existait un besoin pour les deux organisations, avec une possible fusion future des deux. Un groupe canadien de l’IIC a plus tard été formé précipitamment avec Bernard Leech comme président, mais n’a pas fait long feu en raison d’un manque d’activité. Pendant ce temps, en 1972, la Politique muséale du Canada a mené à la formation de deux entreprises de restauration fédérales, soit l’Institut canadien de conservation et la division de conservation de Lieux historiques. Elle a également mené à l’obtention de financement fédéral pour l’établissement du programme de maîtrise en conservation-restauration de l’Université Queen’s. Compte tenu de ce dernier développement, Henry Hodges, qui était trésorier de l’IIC à Londres, a été embauché comme professeur de conservation des artefacts et Jim Hanlan, un chimiste principal au LNRR, a été embauché, complétant les trois H. Henry et Jim sont venus à Kingston pour collaborer dans la conception des nouvelles installations de la MCR. À la fin de 1973, une réunion a été tenue avec Henry Hodges comme président dans les nouveaux locaux de la division de conservation de Lieux historiques, qui était maintenant sous la direction de Brian Arthur, nouvellement arrivé au Canada du R.-U. et élu subséquemment à titre de vice-président de l’ACRP. Pendant la réunion, l’IIC-GC a été ressuscité et a continué de prospérer. Bien que la fusion de l’ACRP et de l’IIC-GC n’a pas eu lieu, les deux organisations ont bien collaboré sur plusieurs fronts, notamment pour l’élaboration du Code de déontologie pour la restauration au Canada, la brochure Trouver un restaurateur au Canada et la procédure de tenue d’assemblées générales annuelles communes.

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--Ian Hodkinson, mars 2021

Histoires de membres

Pour en savoir plus sur la façon dont l'accréditation a façonné la vie professionnelle de nos membres et l'impact que nos membres ont eu au Canada et à l'étranger, lisez les réflexions personnelles ci-dessous.

CAC 2013 Opening session Dee Stubbs Lee and Harold Holland

Je me suis jointe à l’ACRP en 2007, lorsque j’ai reçu l’agrément en tant que restauratrice spécialisée dans les objets. Peu de temps après, j’ai commencé à faire du bénévolat pour divers projets et je suis devenue membre du conseil de l’ACRP. J’ai finalement siégé comme présidente pendant un mandat (2012 et 2013). Une des raisons pour lesquelles j’ai été nommée présidente était que j’avais déjà été présidente de l’ACCR, et une des principales initiatives que les deux organisations étudiaient à l’époque était une possible fusion entre les deux organisations. La question a fait l’objet d’un vote lors de l’AGA de 2013. Cela coïncidait avec le congrès que je présidais (c’était une année bien remplie!) et les ateliers annuels de 2013 de l’ACCR, lesquels se tenaient Musée du Nouveau-Brunswick à Saint John. Puisqu’une fusion aurait requis la dissolution de l’ACCR et de l’ACRP, ce n’était pas un changement à effectuer à la légère. Les deux organisations ont donc décidé qu’une majorité des deux tiers serait nécessaire pour adopter la motion. De bons arguments ont été faits tant pour que contre la dissolution et la fusion. En tant que présidente, je croyais qu’il était plus sage de rester neutre dans le débat, ce que j’ai fait, bien que personnellement je penchais vraiment plus vers la fusion. Notre domaine professionnel est petit et j’ai vu de mes propres yeux l’épuisement que peut subir un petit groupe de bénévoles dévoués. Plusieurs d’entre eux divisaient leur énergie entre les deux organisations ainsi que les montants d’argent dépensés par les deux organisations pour leur fonctionnement (qu’il s’agisse des honoraires de vérificateurs ou de frais d’expédition). Selon moi, cet argent aurait pu être mieux économisé et redirigé vers la promotion, les subventions et le soutien offert aux professionnels émergents. Finalement, les membres de l’ACCR (dont la plupart des membres de l’ACRP sont également membres) étaient aux deux tiers en faveur de la dissolution et de la fusion. Bien qu’une simple majorité des membres de l’ACRP était également en faveur, nous n’avons pas réussi à atteindre les deux tiers requis pour adopter la motion. Les résultats étaient très serrés et la motion n’a pas été adoptée au sein de l’ACRP par une différence de seulement un ou deux votes. Je me suis toujours demandé si j’avais bien fait de rester neutre en public sur cette question. Peut-être qu’un jour, quand le moment sera venu, la question d’une fusion pourrait être revisitée. En attendant, je demeure une fière membre de l’ACCR et de l’ACRP, et je continue de participer en tant que bénévole auprès des deux organisations.

Même si les résultats du vote sur la fusion à l’AGA ont été décevants pour moi et bien d’autres, le congrès dans l’ensemble a été une belle réussite, et beaucoup de plaisir, d’amitié et d’éducation en sont ressortis. S’il y a une chose que les gens sur la côte est savent faire, c’est faire la fête! Peut-être le referons-nous un jour!

-- Dee Stubbs-Lee

Mikelait Conservator

Dans le monde d’aujourd’hui, où tout un chacun peut se déclarer « expert », j’apprécie l’imputabilité d’une association qui fait sa part pour préserver le patrimoine culturel du pays en exigeant que chacun de ses membres potentiels soit examiné par un ordre professionnel établi composé de pairs. J’étais très fière lorsque j’ai réussi mon propre examen et joint l’ACRP en 2020, une association qui compte 50 années d’histoire dans la poursuite de l’excellence en matière de restauration. J’ai terminé ma formation universitaire en 2015 et, reconnaissant les différentes occasions de formation supérieure offertes aux restaurateurs émergents que ce soit dans un musée, une galerie d’art, un établissement de conservation ou comme stagiaire dans une pratique privée établie, il est nécessaire selon moi d’avoir une norme standard pour qualifier les compétences professionnelles dans tous les domaines clés du perfectionnement. La restauration est un domaine diversifié qui compte d'innombrables compétences et spécialisations, mais également de grands enjeux, car les articles qui nous sont confiés sont très souvent uniques et irremplaçables. Ils ont une valeur très élevée non seulement monétairement, mais également dans le cœur de leurs propriétaires. L’ACRP fournit un précieux idéal : un ordre professionnel national composé de pairs dans une vaste gamme d’institutions, de laboratoires et de studios, pour obtenir des critiques constructives détaillées, une ouverture et une camaraderie, et réduire les tendances insulaires ou isolationnistes dans lesquelles il est facile de tomber dans ce genre de travail.

-- Bethany Jo Mikelait

Bien que j’étais employé comme restaurateur institutionnel, je trouvais important de resserrer les rangs et de me joindre à des collègues pour l’agrément à l’ACRP. Ainsi, j’ai pu contribuer à l’établissement d’un noyau critique de restaurateurs accrédités par des pairs au Canada. J’ai été ravi de contribuer à l’association au fil des ans en remplissant diverses fonctions au conseil d’administration et au comité d’examen. J’ai pu voir les le fonctionnement interne de l’association et découvrir les compétences et le dévouement des bénévoles qui maintiennent les aspects essentiel, réactif et dynamique de l’association. Je sais que l'agrément à l’ACRP est la meilleure façon d’avancer pour élever les normes de pratique et améliorer la visibilité et la légitimité de la profession de restauration au Canada.

-- Michael O'Malley

J’ai fait une demande d’agrément à l’ACRP à titre de restaurateur ayant obtenu un diplôme à l’extérieur du Canada. Même si je possédais de nombreuses années d’expérience dans le domaine, je trouvais que l’agrément solidifiait ma formation et me permettait d’établir une plus grande confiance avec ma clientèle canadienne. J’apprécie comment l’agrément à l’ACRP rehausse le niveau du travail en tant que professionnel.

-- Majid Ghaziantafrishi


J’ai reçu l’agrément en 1989. Je n’avais pas encore ma maîtrise à l’époque et je travaillais pour une grande institution scientifique qui percevait l’agrément à l’ACRP comme étant équivalent à la maîtrise. C’était précieux pour ma crédibilité au sein du musée. Puisque je travaillais dans un domaine en marge des lettres et sciences humaines conventionnelles, et que je n’avais pas reçu d’éducation formelle en restauration, l’agrément était également précieux pour mon image de soi et la réduction de mon syndrome d’imposteur.


Ce qui était encore plus important que ces préoccupations était le fait de croire que j’avais l’obligation professionnelle de contribuer à un système pouvant aider les utilisateurs de services de restauration qui ne sont pas des experts. On leur permettait ainsi d’avoir confiance dans la compétence professionnelle et l’engagement envers les normes et l’éthique de la personne qu’ils choisissent pour s’occuper de leur projet de restauration. Je ne craignais pas (beaucoup) d’échouer l’agrément, car si cela devait se produire, j’apprendrais ce que sont mes faiblesses et je pourrais, si je le voulais, travailler pour les corriger. Après plus de 30 ans dans l’organisation, je suis convaincu qu’il s’agit d’un groupe basé sur le respect mutuel tant pour les membres que les candidats, et qu’il joue un rôle honorable dans la société canadienne.

-- Robert Waller


Pendant mes premières années dans le domaine et avant de devenir membre en 1995, j’ai reçu des opinions mitigées de la part de plusieurs restaurateurs à propos de l’ACRP ainsi que de l’efficacité de ses efforts. Certains de mes superviseurs et de mes mentors étaient des adeptes dévoués, tandis que d’autres avaient de fermes opinions contraires et d’autres étaient ambivalents. Comme nous le faisons tous, j’ai formé ma propre opinion et décidé d’unir mes forces à celles de membres qui, selon moi, sont braves et bienveillants, qui tentent de travailler vers une reconnaissance plus vaste des normes de pratique élevées dans notre domaine. Il s’agit d’un domaine « envahi d’amateurs non qualifiés », comme l’a décrit mon professeur de restauration de tableaux à notre classe d’étudiants passionnés en 1987. J’espérais contribuer de façon continue tout au long de ma carrière à une organisation de pairs qui changeaient les choses, quoique lentement et non sans de nombreux défis, pour mettre de l’ordre de façon adéquate dans un domaine non réglementé.

J’ai toujours trouvé que la restauration était dans une longue période de transition, passant d’un métier à une profession reconnue. Il est encore difficile de convaincre certains de nos pairs les plus qualifiés de joindre l’ACRP. Aussi, l’adhésion ne compte pas que l’examen des pairs, l’admission et le paiement de la cotisation annuelle, mais chacun d’entre nous doit assumer la responsabilité de maintenir la raison d’être de l’ACRP. Le recrutement continuel demande du dévouement et une solide volonté à améliorer la pratique de la restauration au Canada et ailleurs dans le monde. Nous sommes les serviteurs d’œuvres d’art et d’objets du patrimoine pour lesquels nous mettons tant d’efforts à préserver pour les générations futures. En tant que membres de l’ACRP, nous contribuons de nombreuses façons à l’organisation et certaines d’entre elles, à l’occasion, peuvent compromettre notre propre réputation ou entreprise. Occasionnellement, nous nous trouvons dans des situations où nous devons remettre en cause et décevoir d’autres personnes dans le domaine. Ce peut être très difficile, mais en travaillant et en nous soutenant mutuellement en groupes, j’ai pu constater beaucoup de progrès.

Je suis fière de mes prédécesseurs et de l’organisation qu’ils ont fondée, et de tout ce que nous avons accompli jusqu’à maintenant.

Un demi-siècle n’est pas très long lorsqu’on tient compte des obstacles que nous tentons de surmonter et des normes élevées que nous souhaitons maintenir et voir plus largement répandues. Félicitations à l’Association canadienne des restaurateurs professionnels. Joyeux 50e anniversaire!

-- Jennifer E. Cheney

En tant que restauratrice formée à l’extérieur du Canada, j'apprécie beaucoup la nature équitable de l'accréditation à l’ACRP, qui permet diverses formes de formation et modes d'acquisition d'expérience. Peu importe où et comment vous avez été formé, l’important est que vous ayez les compétences requises dans votre spécialisation. L'agrément à l’ACRP uniformise non seulement les règles du jeu pour une profession plus diversifiée au Canada, mais il élève la profession en offrant au public canadien une norme plus élevée de praticien qualifié.

-- Stephanie Porto

Au cours de la session du printemps de ma première année dans le programme de conservation de Queen's (1985), Ian Hodkinson a demandé à notre classe d'écrire un article sur le sujet « La délivrance de permis aux restaurateurs au Canada ». Bien que je doute que beaucoup d'entre nous soient venus à la conclusion que l'octroi de licences était une option réalisable au Canada, cela a certainement suscité un intérêt pour le processus d'accréditation offert par l'ACRP. J'ai rejoint l'ACRP peu de temps après avoir obtenu mon diplôme avec un certain nombre d'autres étudiants de cette classe de conservation - alors merci à Ian d'avoir réfléchi aux avantages de devenir membre!

-- Heather Dumka

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Sortez des sentiers battus. » En 2020, j’avais un contrat d’été avec le Edmonton Arts Council (EAC) en tant que restauratrice d’art public temporaire et j’assistais la restauratrice du EAC, Andrea Bowes. On me voit ici avec une de deux sculptures de bronze intitulées « Wildlife » (2015) de Brandon Vickerd, de la collection d’art public de la Ville d’Edmonton. J’étais bien en dehors de la zone de confort typique d’une restauratrice de tableaux.

Les restaurateurs analysent constamment l’environnement pour de potentielles applications de restauration. Quelle meilleure façon d’apprendre que de sortir de son environnement habituel de travail. Peu importe à quelle étape de carrière on est rendu, rien ne peut remplacer les avantages directs et indirects de la collaboration avec des collègues afin d’accroître, de mettre à l’épreuve et de perfectionner ses connaissances et ses capacités de résolution de problèmes. Il faut donc regarder à l’extérieur de notre profession. Par exemple, observer comment les fournisseurs de services industriels collaborent avec des artistes dans la production d’art public. J’apprécie le fait que l’exigence de consigner les heures de perfectionnement professionnel de l’ACRP reconnaît différentes formes d’apprentissage.

Pour moi qui ai reçu l’agrément en 2000, la préparation d’un portfolio pour le dépôt de candidature à l’ACRP était un projet du millénaire personnel et presque incontournable! Outre l’avantage évident de mieux faire connaître la profession au public et d’accroître la confiance en se soumettant à la procédure d’agrément, je crois que ce processus unifie les restaurateurs des secteurs public et privé, tant au sein de la profession qu’aux yeux du public. Il représente également un engagement envers la documentation comme fondement de notre profession. Même si Internet et les médias sociaux ont finalement réussi à mieux faire connaître la restauration auprès du public, il existe toujours le côté un peu moins joyeux qui encourage les personnes sans formation à tenter leur chance après avoir écouté une vidéo YouTube malavisée. Plus que jamais, l’ACRP joue un rôle essentiel dans la promotion du professionnalisme dans toutes les facettes de la préservation du patrimoine.

-- Cyndie Lack

Cser

J’ai commencé dans ce domaine en 1974, la même année que les membres de la première cohorte de la MCR ont obtenu leur diplôme sous la direction d’Ian Hodkinson, un des fondateurs de l’ACRP. Mon parcours a été différent de la plupart au cours des 47 dernières années, pas meilleur, juste différent. Bon nombre de mes accomplissements ont été réalisés dans la solitude, peut-être pour nulle autre raison que ce genre d’apprentissage est dans ma nature. J’apprends de façon plus profonde par l’observation directe et des activités de résolution de problème. J’ai toujours eu le besoin intérieur de savoir que je fais partie de quelque chose de plus grand, par l’autoreconnaissance ainsi que par la reconnaissance des autres. Je cherchais à obtenir une reconnaissance pour mes accomplissements auprès de mes pairs et ce processus s’est réalisé en recevant le statut de membre de l’ACRP en 1994, le plus ancien organisme d’agrément des restaurateurs au monde. La reconnaissance au sein de cette structure était suffisante pour valider mes accomplissements dans les univers professionnel et public, et je maintiens toujours ma relation avec l’ACRP pour honorer le domaine de la restauration, duquel je fais partie. J’entends souvent de la part de restaurateurs plus jeunes que l’ACRP a peu à offrir, qu’elle ne redonne pas beaucoup au-delà de l’engagement de payer plus de cotisations annuelles. Notre association est très petite comparativement à d’autres organisations internationales qui sont financées par un nombre de membres beaucoup plus élevé que la nôtre. Depuis 50 ans, l’ACRP a été et continue d’être gérée par des bénévoles, et elle a survécu à une tentative de fusion qui aurait pu engloutir son identité historique et son autonomie. Elle a réussi à retenir son intégrité constitutionnelle, mais son évolution à partir de maintenant sera déterminée par les personnes qui participeront à faire avancer une association qui exprime leur vision de l’avenir. L’ACRP est une structure solide sur laquelle se fonder et les récompenses seront proportionnelles à l’effort qui, selon moi, mérite notre attention.

--Laszlo Cser

Partenariat

Depuis presque aussi longtemps que l'ACRP existe, il a été un partenaire proche de l'Association canadienne pour la conservation et la restauration des biens culturels (ACCR), travaillant ensemble pour aider à servir les professionnels de la conservation et le public, et à défendre la préservation éthique du patrimoine canadien.

Parmi les projets conjoints importants, mentionnons le Code de déontologie et guide du practicien, la brochure La conservation, qu'est-ce que c'est?, le Guide d’embauche en conservation pour les institutions patrimoniales, le Sondage canadien sur le soin des collections, le Sondage Covid-19 et la collaboration sur les médias sociaux lors de la journée annuelle #AskAConservator. Consultez nos pages Publications et Accueil pour plus d'informations sur ces projets et d'autres projets conjoints.