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Subvention pour les conservateurs-restaurateurs émergents accordée en 2018

Tanya Richards Daigle rend compte de sa participation au 2e congrès du ICON Book & Paper Group, intitulé « Unexpected Fame: Conservation approaches to the preparatory object » tenu à Oxford, du 1er au 3 octobre 2018, au Royaume-Uni.

Je tiens à remercier l’Association canadienne des restaurateurs professionnels pour son soutien, ce qui m’a permis d’assister au deuxième colloque d’ICON portant sur les livres et le papier, intitulé « Unexpected Fame: Conservation approaches to the preparatory object » (ou « Renommée inattendue : approches de conservation et de restauration d’œuvres à l’état d’ébauche ») tenu à Oxford, du 1er au 3 octobre 2018, au Royaume-Uni.

Le colloque offrait une belle occasion de s’initier aux nouvelles approches relativement à la conservation et à la restauration du papier : la présentation de divers projets portant sur des objets créés à d’autres fins que leur exposition, alors que les artistes n’ont pas nécessairement pensé à la longévité de ces objets.

Pour moi, les objets à l’état d’ébauche suscitent un intérêt particulier parce qu’ils recèlent souvent beaucoup d’information sur le processus de création de l’artiste et qu’il peut y avoir différents points de vue concernant les objectifs de la conservation et ce qui est le plus important à préserver.

La présentation de Robert Minte, de la bibliothèque Bodléienne, portait sur la façon dont les manuscrits du roman de Mary Shelley, Frankenstein, ont été traités de manière quelque peu différente parce que la demande était forte pour ces manuscrits comme objet de recherche.

Abigail Merritt a quant à elle parlé des solutions pour préserver des preuves contextuelles fragiles des notes détaillées et des éléments ajoutés (sur des choses comme des notes repositionnables ou autocollantes) dans la collection de documents de James Ivory, qui ont servi à préparer les films de la compagnie Merchant Ivory Production, de 1963 à 2018, conservés à la Morgan Library & Museum (bibliothèque et musée Morgan).

Shona Hunter, de la National Library of Scotland (Bibliothèque nationale d’Écosse), a présenté un exposé sur la conservation d’un livre géant à découpes (ou livre animé en relief) fabriqué à titre de scène portative pour la pièce de théâtre The Cheviot, the stag and the Black, Black Oil, en 1973, par l’artiste écossais John Byrne. La pièce politique, ayant pour sujet l’histoire socioéconomique de l’Écosse, a été jouée dans les centres communautaires et les hôtels de ville. Le livre géant était fait de carton et n’était pas conçu pour durer. Il a fait une tournée nationale au début des années 1970, attaché sur le toit d’une fourgonnette. En raison de la fragilité du livre et des préoccupations vis-à-vis de son exposition à long terme, le livre a été scanné et un modèle en trois dimensions a été produit pour que le livre soit plus accessible; il est possible de voir toutes les pages, bien qu’une seule page à la fois puisse être affichée.

Sue Hourigan a traité de la préservation de motifs de vitraux qu’a créés John Piper. Piper a créé le motif en 1983, à l’aide de cinq feuilles de papier, collées ensemble au verso avec du ruban masque peinturé de couleur noire, et retenues au verso par un film adhésif transparent Fablon®. Le carton mesure trois (3) mètres sur quatre (4) mètres et était conservé pour être suspendu au plafond de l’abbaye de Dorchester, à Oxford, comme pièce maîtresse, dans le cadre d’une exposition récente des œuvres de Piper. Dans ce cas, l’accent était mis sur la conservation de l’œuvre, de sorte qu’elle puisse être exposée, et une certaine partie du matériel a dû être remplacée pour que ce projet soit réalisable.

Durant la première soirée du colloque, une réception était donnée au musée Pitt Rivers. Ce musée détient de nombreux objets ethnographiques de partout dans le monde. En plus de découvrir la riche collection du musée, ce dernier offrait la possibilité de rencontrer d’autres conservateurs‑restaurateurs d’œuvres en papier.

Au dernier jour du colloque, il y avait un choix de visites. J’ai choisi de visiter l’Ashmolean Museum. J’ai donc eu la possibilité d’en savoir plus sur les œuvres dont il a été question au cours du colloque concernant les recherches non invasives effectuées sur quarante dessins de Raphaël qui font partie des collections du musée.

Ce colloque, une occasion vraiment enrichissante, je l’ai beaucoup aimé.

Tanya Richards Daigle